Notre profession, comme tant d’autres, a fait face à de nombreuses évolutions : hyperconnexion, besoin d’immédiateté, sur-information, place croissante des réseaux sociaux, ou encore arrivée de l’IA générative… En 10 ans, nous avons vu notre métier changer et s’adapter.
Malgré tout, certains « basiques » RP perdurent. C’est le cas du communiqué de presse.
Cet outil de communication – qui reste l’un des préférés des journalistes – va permettre de délivrer, dans un format court et concis, une information précise à une cible presse définie. Mais, pour qu’il soit efficace, il convient de respecter quelques règles dans sa rédaction et de l’utiliser à bon escient.
Voici donc quelques tips pour rédiger un bon communiqué de presse.
Identifiez un sujet et un angle précis pour votre communiqué
Un communiqué ne peut pas être un brouhaha d’informations. Le premier conseil peut se résumer à la formule suivante : « un communiqué = une information ».
Les journalistes sont quotidiennement submergés de nouvelles, ils sont pressés par le temps et ont besoin de comprendre rapidement de quoi il retourne. Il est donc primordial de déterminer le sujet (actualité ou élément précis à mettre en avant) et l’angle (le ton : factuel, engagé, pédagogue…). N’hésitez pas à vous projeter dans la peau du concerné, en vous demandant si le thème abordé vous intéresserait. Vous ne pouvez pas communiquer sur tout, en permanence. Il faut savoir hiérarchiser.
En ayant bien défini le sujet et l’angle, et en vous y tenant, la rédaction suivra plus facilement. Lancement de produit, annonce de levée de fonds, nomination, ouverture de bureaux à l’étranger, actualité interne à l’entreprise… Vous y verrez, vous-même, plus clair !
Autre intérêt de bien définir son sujet et son angle : le ciblage médias (Presse généraliste, PQN, presse news ou presse professionnelle…) sera plus précis et plus efficace.
Soyez original tout en respectant les codes du communiqué
L’aspect purement « pratique » du communiqué de presse ne doit pas être sous-estimé. Même avec le meilleur des sujets, un mauvais contenu pourra entacher le potentiel de celui-ci. Pour attirer l’attention des journalistes, il est important de tenir compte de différents points :
Le premier coup d’œil :
- La mention “Communiqué de presse” / “information médias” doit apparaître en tête…
- … tout comme la date
- … et le logo qui doit être visible en haut de page
Le titre :
Son seul objectif : éveiller rapidement l’intérêt. Rarement plus long qu’une phrase, il annonce le sujet. Il doit contenir assez d’informations pour que le journaliste comprenne de quoi le communiqué va traiter et surtout, sous quel ton il va être abordé.
L’introduction :
Similaire à un chapô d’article, elle doit répondre aux 5W en cinq lignes maximum. Encore une fois, n’oubliez jamais que le journaliste reçoit entre 50 et 200 communiqués par jour ! Chaque mot rédigé pèse dans la balance pour que le vôtre sorte du lot ! Pour la rédiger correctement, gardez en tête qu’elle est le prolongement de votre titre, mais aussi un résumé et une ouverture sur le communiqué. Tout est une question d’équilibre pour qu’elle ne suffise pas, en elle-même, au journaliste et qu’elle lui donne envie de lire le reste.
Le contenu :
Le communiqué se construit selon l’importance de l’information. Le premier paragraphe introduit l’élément le plus important, puis la suite de la rédaction est développée en decrescendo. Ainsi, on facilite, encore une fois, la lecture au journaliste en lui indiquant en premier ce qui est davantage susceptible de l’intéresser. Attention, un communiqué doit, en général, tenir en une page, voire une page et demie. Au-delà, on risquerait de perdre son attention.
L’à-propos :
Situé en bas de page, l’à propos est le “pitch” de votre entreprise. On retrouve, condensées en quelques lignes et avec une police inférieure, les informations essentielles à retenir sur vous : histoire et positionnement de l’entreprise, rappel de 2 à 3 dates ou chiffres clés, et renvoi vers votre site Internet.
Le contact presse :
Évidemment, tout bon communiqué de presse se doit de contenir les coordonnées du ou des contacts presse afin de faciliter la prise de contact et les demandes d’interviews.
Oubliez les superlatifs pour rester clair et factuel
Au-delà du contenu, plusieurs autres règles font partie des fondamentaux du communiqué de presse. Dans la majorité des cas, on rédige à la 3e personne et on conjugue les verbes au présent. Ces détails s’inscrivent dans la continuité selon laquelle l’écriture doit être fluide et les phrases courtes – à bas les superlatifs, jargons ou acronymes sans explication, phrases inutiles –.
Le journaliste doit pouvoir lire le communiqué sans avoir à repasser sur un mot ou une phrase qu’il n’aurait pas compris. Enfin, dans les plus-values qui fonctionnent à coup sûr, n’hésitez pas à inclure des citations ou des chiffres. Ils viendront nourrir contenu en apportant un aspect “humain” et “concret” à l’information partagée.
Soignez le ciblage médias et ne négligez pas le travail de relances
Une fois le communiqué rédigé, vous avez accompli 50% du travail. Car comme mentionné plus tôt, un bon rédactionnel ne fait pas tout. Les 50% restants se joueront sur la diffusion du contenu et sur le travail de relances mené post-diffusion.
Concernant la diffusion, elle doit se faire auprès de médias et journalistes ciblés et concernés par l’information que vous partagerez. Comme nous l’avons dit, ces professionnels reçoivent énormément de communications, vous n’êtes pas les seuls à les solliciter… Essayez donc de ne les solliciter que sur des sujets qu’ils traitent.
Concernant les campagnes de relances, nous sommes de l’ancienne école et savons qu’elles sont encore essentielles, surtout si vous êtes à la tête d’une start-up, d’une scale-up ou d’une entreprise qui n’a jamais communiqué.
Le communiqué de presse reste un support incontournable et il est souvent la première façon d’aborder les médias. Autrement dit, mieux vaut faire bonne impression : communiquez quand le sujet vous semble judicieux et pertinent, soyez factuel et prenez du recul par rapport à votre activité et votre expertise. Les médias ne vous attendent pas… alors intéressez-les !